
Si ces études, sa curiosité et sa culture l’éloignent un peu de l’art brut,
c’est pourtant bien à l’aune de cet univers qu’il faut envisager l’ensemble
du travail de Sophie Thibaudat et mesurer par là, l’ampleur de son engagement.
Cette pugnacité est sans doute une des qualités extravagantes de cette artiste
hors catégorie. Elle se donne corps et âme aux soubresauts intimes qui font œuvre;
sans doute faut-il un peu désordonner l’intelligence de nos regards pour que la gravité
d’une telle aventure nous apparaisse dans sa douloureuse et pourtant, in fine,
revigorante force.
EXPOSITIONS
Du 06 décembre 2024 au 04 janvier 2025 - «Arto Encadrement» - Saint-Etienne
Du 22 au 24 novembre 2024 - «La Charité» - Saint-Etienne
Du 19 au 28 avril 2024 - «aux cimaises» - Saint-Etienne
SÉRIE 27 25x30cm
SÉRIE 26 40x50cm
SÉRIE 25
SÉRIE 24
SÉRIE 23 Petits formats
SÉRIE 22 29,7x42cm Stylo indélébile
SÉRIE 21 40x50cm Crayons de couleur
SÉRIE 20 20x20cm Crayons de couleur
SÉRIE 19 20x20cm Crayons de couleur
SÉRIE 18 4x 20x20cm Crayons de couleur
SÉRIE 17 25x30cm Crayons de couleur
SÉRIE 16 29,7x42cm Stylo indélébile
SÉRIE 15 4x 20x20cm Crayons de couleur
SÉRIE 14 20x20cm Crayons de couleur
SÉRIE 13 23x23cm Crayons de couleur
SÉRIE 12 23x23cm ou 20x20cm Crayons de couleur
SÉRIE 11 23x23cm Crayons de couleur
SÉRIE 10 19x26,5cm Eau forte
SÉRIE 09 Stylo indélébile et crayons de couleur
SÉRIE 08 20x20cm Crayons de couleur
SÉRIE 07 20x20cm Crayons de couleur
SÉRIE 06 20x20cm Crayons de couleur
SÉRIE 05 20x20cm Crayons de couleur sur cartonnette colorée
SÉRIE 04 Petit format
SÉRIE 03 29,7x42cm Crayons de couleur
SÉRIE 01
Photographies de Sophie Thibaudat au travail vu par David Philippon
TEXTES
Je dessine depuis l’âge de trois ans, encouragée par ma maîtresse. Elle m’a ouvert à cet esprit créatif
où tout m’attirait artistiquement. Puis je me suis peu à peu spécialisée dans le crayons de couleur.
Bâton de bois coloré que j’empoigne pour tracer la couleur. Mes années d’études aux Beaux-arts m’ont
poussé à aller à l’essentiel, je passe de la figuration à l’abstraction la plus pure : ici la couleur.
C’est ma bataille. D’expositions en expositions je crée ma propre couleur : jeu de nuances, de transparence
mais aussi de superpositions de couleurs. Donner à l’ensemble une harmonie, un esprit joyeux et frais.
En 2018, j’ai découvert Rothko : une abstraction épurée de la couleur, son travail m’a plu. C’était
un coup de foudre car son labeur va à l’essentiel, justement ce que je cherchais. Simplicité, il tend
vers un espace infini, la couleur rien que la couleur. J’ai donc commencé à explorer cette piste,
mais en y ajoutant l’outil précieux : le crayon de couleur. À l’ouvrage, je ressentais calme et sérénité,
répétition et invitation à la méditation.
S’enraciner pour mieux connaître ce que j’ai sous les pieds. Être ancrée. Avoir passé quelques jours à
réfléchir à mon sort artistique. Et puis je lie Séraphine de Senlis. Elle me donne en premier la réponse.
Faire des choses spirituelles et profondes, des jardins d’Éden, des racines et leurs fleurs, leurs fruits,
peut être quelques feuilles. Changer de format, comme le dit Favier, et se contenter de l’essentiel.
Retour aux crayons de couleur. Il y a entre moi et le crayon de couleur un dialogue, un échange et
il me guide pour trouver la prochaine couleur. Bien le tailler, l’affûter, lui rendre sa pointe fraîche !
Et là... rêver. À frétiller de bonheur et d’une légère extase. Je suis amoureuse de mes crayons de couleur.
Prendre un détail du sujet donc ici la racine de cep de vigne. Et je m’imagine scrutant de tous les côtés le
bois sec. Et je me lâche, je m’applique, surtout au début. Et j’aspire au secret de mon dessin : son âme.
Voilà, j’ai hâte de m’y mettre.

Portrait du trait
(sur une gravure de Sophie Thibaudat)
— Affirmé ou fin, souple et doux, le trait flirte avec la volupté de l'arrondi.
Des contours du corps aux tracés du fauteuil et à la découpe impeccable de la tête, sphère,
la courbure, réjouie, bienfaisante, anime son calme même. Le dessin capte l'empreinte d'un frisson
de l'espace où s'offre l'image d'un personnage. Le réseau des traits, délacé, engendre, comme jouent
les mots en liberté, une figure du délassement. Le trait, discontinu, disparaît parfois, se fond et
ne se dissout dans le fond blanc cassé du papier et se suffit de se laisser deviner : allègement
du dessin qui ne veut pas ensérer, encercler, étouffer ; il se donne respiration, se met à l'aise,
s'adonne au bonheur d'un repos. On songe à l'agilité aérienne et heureuse du trait matissien tout
ordonné au bien-être. Et ce personnage ressemble d'ailleurs un peu à Henri Matisse dans son fauteuil ;
lisant ou dessinant. Une colombe, bouffante, ne va t'elle pas venir se poser aussi sur l'épaule
ou la main de cet homme ? — de cet homme prêt à s'envoler avec les ailes de son livre et de ses pensées ?
Le trait tantôt affirme la présence, et tantôt s'absente : miracle d'une conjugaison harmonieuse des contraires,
de l'absence et de la présence, du vide et du plein. Retour de Matisse, qui rappelle :
« J'avais remarqué que dans les tableaux des Orientaux le dessin des vides laissés autour des feuilles comptait
autant que le dessin même des feuilles »
Certains traversent la vie en ne comptant pas les même cailloux que nous,
ils posent leurs pieds sur des mousses graciles ou des quartz coupants
que nos grandes prudences nous ont fait éviter. Certains ne traversent qu'à gué,
mais c'est certain ceux-ci ne feront que passer, la grâce, qui nous guette, nous espère mouillés.
Ces certains - les premiers - n'ont jamais "calculé", la manigance ignore où les trouver,
et ils ne préméditent que l'espoir d'être en vie et d'être heureux d'aimer. Ceux-ci, ces inouïs,
qui portent les mots simples comme un rien vous habille, et réduisent à quedal le creuset à pédants;
ceux-ci si ça se trouve, vous n'en connaissez pas. Pour mon "malheur" et pour ma chance, depuis plus de vingt ans,
j'en connais une : cette Sophie là ! a vous de voir si sa vision vous va, pour moi c'est une artiste rare,
de ceux qui vont où personne n'ira.
Un vent d’ouragan attise les braises d’amour refroidi qui parsemaient la Terre.
Leur noir vira au violet (à cause de l’hypocrisie de leurs habitants) puis au rouge vif (à cause de leur cruauté), l’herbe palit , muette, devint mauve et implora le ciel. Des flammes s’élevèrent dans le ciel incandescent.
Le shofar retentit. Le soleil dansa couronné de feux. Ses rayons embrasés de toutes couleurs balayèrent l’espace.
Alors, l’arc en ciel de l’alliance apparut dans une pluie d’or, devint immense, recouvrit tous les temps,
et le ciel s’ouvrit.
Quand le ciel s’ouvrit, il y eu un silence.
Un duvet d’or neige
Un bruissement d’ailes légères
Un frémissement d’anges
Puis des rires cristallins d’angelots qui accourent
Et soudain, une symphonie
Si riche, si vraie, si belle
Que nul ne peut la reproduire sur terre,
Si aérienne que l’âme s’envole.
Un déploiement somptueux de couleurs, de lumières, de nuances
Creuse l’horizon vers l’infini
Et tout au fond, derrière le voile, irradiait dans une clarté retenue comme une
trinité de visages juvéniles
et l’un d’eux est le fils de l’homme.
CONTACT
Sophie Thibaudat Baboin
Mail : babsoph42@orange.fr
Tel : 06 32 94 74 99
Tel : 04 77 32 01 93
Saint-Étienne
EXPOSITIONS
Du 06 décembre 2024 au 04 janvier 2025 - «Arto Encadrement» - Saint-Etienne
Du 19 au 28 avril 2024 - «aux cimaises» - Saint-Etienne
Du 28 septembre au 15 octobre 2023 - Galerie L'Alcôve - Lyon 1er
Du 4 au 8 octobre 2023 - Fort de Vaise - Lyon 9e